Les Phoenix 11 à Ottawa : enrayer la diffusion de la pornographie juvénile sur Internet
Des survivantes discutent avec un ministre fédéral du traumatisme causé par l’enregistrement et la diffusion en ligne des abus pédosexuels dont elles ont été victimes et de l’insuffisance des mesures prises à ce jour.
Pour diffusion immédiate
Winnipeg (MB) : Le Centre canadien de protection de l’enfance (CCPE) et les Phoenix 11 étaient à Ottawa hier pour discuter avec le ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, Ralph Goodale, des effets dévastateurs et souvent durables des abus pédosexuels, ainsi que du traumatisme que vivent les survivantes quand des images de ces abus paraissent en ligne.
Les Phoenix 11 ont été victimes d’abus pédosexuels. À ce traumatisme s’est ajouté, pour la plupart, le drame de savoir qu’un enregistrement a été diffusé sur Internet. Pour souligner cette réunion importante, le CCPE publie la Déclaration de sensibilisation enregistrée par les Phoenix 11. Lire la Déclaration de sensibilisation à l’adresse protegeonsnosenfants.ca/phoenix11.
Cette rencontre, qui donne voix aux victimes, est la troisième. La précédente a eu lieu en juillet 2018, à Winnipeg, où les Phoenix 11 ont élaboré un programme visant à sensibiliser les gens aux difficultés particulières qu’éprouvent les victimes et les survivants à cause des images diffusées.
En effet, ces victimes, identifiées ou non, revivent quotidiennement le drame de savoir que les pires moments de leur vie ont été filmés et diffusés sur Internet. Elles craignent chaque jour que des gens qu’elles connaissent voient ces images, ou que des étrangers les reconnaissent par hasard. Elles n’ont aucun moyen de savoir qui possède ces images ni d’en empêcher l’utilisation. Aujourd’hui, les Phoenix 11 se sont réunies pour réclamer d’une seule voix l'élimination de ces images d’Internet.
En janvier 2016, le CCPE et des partenaires spécialistes de partout au monde ont inauguré la toute première enquête auprès des adultes survivants d’abus pédosexuels, qui permettra de comprendre les difficultés hors du commun que vivent les victimes dont la tragédie a été filmée et pourrait avoir été diffusée en ligne. Les recommandations formulées à cette occasion concernaient l’élimination de ces images sur l’Internet public, l’amélioration de l’éducation et de la formation, le renforcement de la concertation et de la communication, à l’échelle internationale, entre les systèmes et les entités qui se trouvent sur la route des victimes, ainsi que les moyens de faire reconnaître les droits et les besoins uniques des survivants.
En février 2018, le CCPE et son partenaire américain le National Center for Missing and Exploited Children (centre national de défenses des enfants exploités et portés disparus) ont organisé une première série d’ateliers de réflexion qui ont permis à un groupe de survivants nord-américains de parler, dans un cadre sûr et solidaire, de leur expérience commune. C’est là qu’est né Phoenix 11, un groupe d’action dont la mission est de mener à bien le programme établi à cette occasion et de faire entendre la voix des survivants et des victimes sur des tribunes d’envergure mondiale.
Citations
« Quelle expérience poignante que d’entendre ces courageuses jeunes femmes parler sans fard des horreurs des abus dont elles ont été victimes quand elles étaient enfants et des répercussions indélébiles de leur drame. À l’évidence, il faut agir. L’exploitation sexuelle des enfants et sa diffusion sur Internet sont des crimes odieux et intolérables. Je réitère mon engagement envers les victimes et les survivantes : je ferai tout en mon pouvoir, avec l’aide du G7 et de la Five-Eyes Alliance, pour que soient éradiquées les images de violence pédosexuelle en ligne, au Canada et partout au monde. »
« C’est un privilège que d’entendre ces femmes héroïques exprimer une vérité aussi douloureuse. Leur courage renforce notre détermination à lutter sans relâche contre la diffusion des images d’abus pédosexuels en ligne et souligne la nécessité de faire plus pour aider les survivants, qui vivent au quotidien avec cette réalité. Nous sommes particulièrement reconnaissants au ministre d’avoir pris le temps d’écouter ces survivantes et d’inciter ses homologues du monde entier à conjuguer leurs forces pour résoudre cette crise. »