Le CCPE dévoile une étude sur les retombées personnelles de la participation à des activités militantes chez les survivant·es d’abus pédosexuels avec prise d’images
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Une nouvelle étude commandée par le Centre canadien de protection de l’enfance (CCPE) relate les expériences de survivant·es d’abus pédosexuels avec prise d’images qui font cause commune pour réclamer des changements sociaux et politiques dans le but de protéger les enfants et les survivant·es.
Les chercheurs Michael Salter et Delanie Woodlock de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud (UNSW) à Sydney ont interviewé neuf membres de deux groupes de défense des survivant·es à propos de leur parcours militant pour cette étude parue en anglais sous le titre Step Forward. Take a Chance. You’re Not Alone. Reflections from the Phoenix 11 and Chicago Males on their experiences as public advocates for survivors of child sexual abuse material.
Tous les survivant·es interrogés ont reconnu que leur participation à des activités militantes avait changé leur vie, améliorant notamment leur estime de soi, leur confiance et leur qualité de vie.
« C’est formidable, se réjouit une survivante. Je me suis découvert une force que je ne me connaissais pas, et je pense vraiment qu’on peut toutes dire la même chose. Ça réside dans la sécurité de notre communauté, dans le fait de savoir que nous en avons une; même si on ne se parle pas tous les jours, on sait qu’elle est là. C’est quelque chose qui nous accompagne dans les moments difficiles de la vie et qui nous permet de nous aimer davantage sachant combien nous sommes aimées. C’est une source de force que nous n’avions pas avant. »
Aucune autre étude connue ne s’était encore intéressée aux retombées de la participation à des activités militantes chez les survivant·es d’abus pédosexuels avec prise d’images. « C’était très inspirant d’entendre des membres de ces deux groupes de survivantes et survivants témoigner de leur parcours militant, admet le professeur Salter. Leur contribution au débat public et à la compréhension de la réalité des survivant·es est inestimable, et cette étude fait état de ce que leur militantisme leur a apporté sur le plan personnel. » « Les expériences des groupes Phoenix 11 et Chicago Males, renchérit Delanie Woodlock, nous rappellent avec force que le militantisme peut jouer un rôle crucial dans le processus de guérison des survivantes et survivants. »
Le groupe Phoenix 11 – un groupe de jeunes femmes – a vu le jour en 2018; c’est le tout premier groupe de survivantes d’abus pédosexuels avec prise d’images. Le groupe Chicago Males est né en 2020, avant la pandémie.
« On ne savait pas à quoi s’attendre quand on a réuni ces deux groupes au début et on apprend à leurs côtés tout au long de cette aventure, commente Lianna McDonald, directrice générale du CCPE. Les survivantes et survivants ont été réduits au silence pendant si longtemps, et on savait que le monde avait besoin d’entendre leurs voix pour vraiment commencer à comprendre les répercussions de ce crime horrible sur les victimes. On n’aurait jamais pu imaginer combien leur participation à des activités militantes – en faveur de changements pour eux-mêmes et pour les enfants – changerait leur vie. C’est un privilège d’en être témoin. »
Cette étude s’accompagne d’un guide destiné aux professionnels qui travaillent auprès de survivant·es d’abus pédosexuels avec prise d’images. Paru en anglais sous le titre Working with survivors of child sexual abuse material. Five principles for professionals, ce guide livre les réflexions de douze professionnels du domaine (policiers, avocats, travailleurs en santé mentale et autres).
Témoignage d’une membre du groupe Phoenix 11 : « Au début, j’étais super enthousiaste à l’idée de me battre pour d’autres enfants, pour de futures victimes, survivantes et survivants. Mais c’est surtout au cours des deux dernières années [...] que j’ai évolué au point où je me bats en fait pour moi-même et pour la petite fille en moi qui a été traitée si irrespectueusement et qui s’était murée dans le silence. »
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