Un nouveau rapport témoigne du vécu des survivant·es face à l’incapacité des entreprises de technologie à agir contre les images d’abus pédosexuels sur Internet
Pour diffusion immédiate
Winnipeg, Canada – Un nouveau rapport du Centre canadien de protection de l’enfance (CCPE) constate que les victimes d’abus pédosexuels avec prise d’images souffrent de multiples préjudices tout au long de leur vie et que l’incapacité des entreprises de technologie à agir ou à répondre à leurs plaintes ne fait qu’empirer leur sort.
« Il faudrait que les choses soient plus faciles pour nous, victimes, survivantes et survivants, observe une survivante d’abus pédosexuels avec prise d’images. On ne devrait pas avoir à passer plus de deux heures chaque jour à chercher nos images d’abus pour que les entreprises les suppriment. Ça ne devrait pas être à nous de faire ce travail, mais on voit bien qu’on n’a pas le choix. »
Sur la base d’une enquête menée auprès de 281 survivant·es, le rapport Le vécu des survivant·es d’abus pédosexuels avec prise d’images : Comment l’inaction des entreprises de technologie conduit à la peur, à la traque et au harcèlement fait état des violences physiques, sexuelles et verbales que des survivant·es ont subies en ligne et hors ligne. Le rapport constate que de nombreuses victimes se sont fait reconnaître en raison de la diffusion de leurs images d’abus. On y rapporte aussi que les fournisseurs de services en ligne ne se montrent pas toujours très coopératifs lorsque des victimes leur demandent de retirer ces images d’Internet.
« Il n’y a pas de raison pour laisser des images d’abus pédosexuels connues être publiées sur une plateforme, s’insurge Lianna McDonald, directrice générale du CCPE. Il existe des outils pour empêcher ça, et ils ne datent pas d’hier.
Ces survivantes et survivants ont subi des abus pédosexuels d’une horreur sans nom dans leur enfance. Il est scandaleux qu’ils doivent souffrir encore plus parce que des entreprises laissent passer ces images sur leurs serveurs et négligent de les supprimer lorsqu’elles leur sont signalées ou ne font rien pour en permettre le signalement. C’est précisément pourquoi il faut que le projet de loi sur les préjudices en ligne soit adopté. Tant que les plateformes ne seront pas réglementées, les survivant·es continueront à payer le prix de leur inaction. »
« Des gens m’envoient mes images par la poste et par Twitter, en me menaçant de divulguer des renseignements sur moi, rapporte une survivante. Je les ai signalés pour harcèlement et possession d’images d’abus pédosexuels; ça n’a rien donné. » « Je me fais beaucoup harceler à cause de l’exploitation et des abus sexuels que j’ai subis, rapporte une autre survivante. Je reçois des messages de menaces et de railleries de la part de gens qui disent vouloir me violer ou m’agresser, qui prétendent que je le mérite ou que je le désire, qui trouvent ça correct que je me fasse violer, abuser et exploiter, qui décrivent en détail ce qu’ils me feraient. »
Fondé sur des témoignages de survivant·es, ce rapport propose aux gouvernements et aux entreprises de technologie de nombreuses mesures concrètes pour réduire la revictimisation des survivant·es. Pour le CCPE, le changement passe non pas par l’adoption volontaire de ces recommandations par les entreprises de technologie, mais par l’imposition d’un cadre réglementaire à ces mêmes entreprises qui, après plusieurs dizaines d’années, affichent toujours un bilan négatif en matière de protection des enfants et des survivant·es.
On peut consulter le rapport intégral et ses recommandations ici.
Contact médias1 204 560-0723
communications@protegeonsnosenfants.ca